Et si on évoquait la préhistoire de Boarding Ring ? Et donc ma vision, mon intérêt pour la poursuite visuelle et le cheminement qui a abouti à l'approche proposée par Boarding Ring ?
Une vue alternative
Enfant, j’avais observé un aveugle qui avançait, sans que sa canne blanche ne touche le sol, ou ne bute sur la marche du trottoir pour l’enjamber. C’était plutôt amusant de croire qu’un adulte faisait la blague du faux aveugle; il faisait ça tout le temps, et moi je l’avais découvert, je connaissais son secret. Cela pouvait agacer ma mère, mais moi, j’en étais ravi.
Devenu étudiant, il m’est arrivé d’accompagner de jeunes non-voyants. Mais là encore, il y en avait quelques-uns qui, d’évidence, repéraient des obstacles à distance pour ne jamais rien heurter. Alors, ces non-voyants, ce n’étaient probablement pas des blagueurs, avaient une perception de l’environnement, une autre vue… De même, j’allais au restaurant universitaire à pied en lisant un journal plié. Je marchais sur le trottoir en dévorant l’actualité, sans jamais percuter quiconque. Moi aussi, aurais-je cette facilité ?
Une vue stabilisée
Au 19ème siècle on avait évoqué l’idée de la vision aveugle, une vision paradoxale, c’est vrai qu’en ces termes c’était un peu « gonflé ». Mais de fait mon idée de plusieurs activités visuelles avec des stratégies différenciées qui pouvaient coexister et collaborer, et même collaborer avec d’autres sens allait dans cette direction.
Plusieurs stratégies perceptives permettaient d’inclure le sens de l’équilibre de l’oreille interne dans la stabilisation du regard. Dès lors travaillant sur les poursuites visuelles, je proposais de nouvelles perspectives portant sur la vision périphérique et aboutissais finalement à ces lunettes à niveaux. Boarding Glasses voyait le jour !
Hubert Jeannin - Co-fondateur